République Française Inserm
Institut thématique Immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie

Les enjeux médicaux

L’IT Physiopathologie, métabolisme, nutrition couvre un large spectre de recherche en physiologie, médecine expérimentale et pathologies. Ses domaines sont le c½ur et les vaisseaux, l'hémostase, le poumon, la nutrition, le diabète, l’endocrinologie, la gastro-entérologie, l’hépatologie, la néphrologie, la dermatologie, la rhumatologie et l’odontologie. Les maladies concernées, bien que touchant des organes différents, ont souvent des mécanismes biologiques communs de développement.

Les maladies cardiovasculaires, respiratoires, métaboliques et nutritionnelles, dont la fréquence est grande et les complications dévastatrices, représentent donc un enjeu majeur de santé publique. Les diabètes, l’hyperlipidémie, l’obésité, l’insuffisance rénale, l’athérosclérose mènent à des pathologies cardiovasculaires qui sont, à égalité avec le cancer, la principale cause de mortalité dans les sociétés industrialisées.

La maladie coronarienne, les accidents vasculaires cérébraux et l’insuffisance cardiaque chronique rassemblent 75 % des pathologies cardiovasculaires et sont responsables à eux seuls de 29 % des décès annuels. La prévalence des maladies thrombotiques est élevée, la thrombose artérielle (maladies ischémiques) et veineuse (maladie thrombo-embolique) étant la première cause de mortalité au monde. La prévalence des maladies hémorragiques constitutionnelles est limitée, mais leur impact social et économique est important, comme dans le cas de l'hémophilie.
Les maladies respiratoires (asthme, bronco-pneumopathies chroniques obstructives BPCO, fibroses pulmonaires) touchent des millions de personnes en France et leur incidence augmente. La seule BPCO représente déjà la troisième cause de mortalité en Europe, la sixième dans le monde).

La prévalence des diabètes et de l’intolérance au glucose s’établit aujourd’hui respectivement à 7,1 % et 5,6 % en France, touchant ainsi près de 4 millions de personnes.
Cette prévalence suit une pente régulièrement croissante, galopante dans certains pays, parallèle à celle de l’obésité, qui touche plus de 15 % de la population adulte, mais aussi les populations d’enfants et d’adolescents. Les hyperlipidémies, l’obésité, le diabète sont à l’origine de complications graves : troubles de la vision et cécité, accidents vasculaires et infarctus, neuropathies, amputations, atteintes respiratoires, hépatiques et rénales.
Ces pathologies qui constituent autant de facteurs de risque cardiovasculaires sont d’autant plus sévères quant à leur impact médical qu’elles sont souvent associées chez un même sujet. On a même parlé de véritable syndrome métabolique chez des sujets qui présentent une obésité viscérale (abdominale), une dyslipidémie (taux élevé de triglycérides et/ou un faible taux de HDL-cholestérol), une hypertension artérielle, un diabète, des anomalies de la coagulation, des anomalies du rein (microalbuminurie). S’associent souvent aussi des complications non vasculaires comme les stéatoses hépatiques, qui conduisent à des cirrhoses ou l’arthrose en général, dont l’obésité est à elle seule un facteur aggravant considérable. Les populations touchées sont très diverses. Plusieurs études épidémiologiques suggèrent en particulier que les personnes d’ascendance non européennes sont plus exposées au risque.

De façon paradoxale, nos sociétés sont également confrontées au problème de la malnutrition. On estime que les carences nutritionnelles provoquent encore la mort annuelle de 3 millions d’enfants chaque année, essentiellement dans les pays en développement. Mais la dénutrition concerne aussi 40 % des patients souffrant de maladies chroniques, 30 à 50 % des patients hospitalisés (toutes pathologies confondues), aggravant la morbidité comme la mortalité des sujets. Le vieillissement normal s’accompagne aussi d’un dérèglement fréquent de la prise alimentaire menant à diverses carences.

Les pathologies des os et des articulations sont également un objet de préoccupation des Français, en raison notamment du vieillissement de la population. Elles représentent à elles seules la moitié des pathologies chroniques après 65 ans et sont une cause importante d’invalidité (l’arthrose est le deuxième facteur de handicap chez l’homme, le quatrième chez la femme). Chez les plus de 50 ans, une femme sur quatre et un homme sur huit seront concernés par l’ostéoporose au cours de leur existence.

Les maladies cutanées comprennent une part d’affections allergiques (dermatite atopique, eczéma de contact, dermatoses professionnelles, photo-allergies, urticaires et accidents cutanés dus à l’administration par voie générale d’un médicament (toxidermies)) et une part d’affections inflammatoires chroniques (psoriasis, dermatite atopique, pelade…). Parmi ces dernières, le psoriasis, touche entre deux et trois millions de personnes en France et est associé à une altération importante de la qualité de vie, entraînant souvent un handicap social grave. Le retentissement de cette dermatose sur la qualité de vie est aussi important que celui provoqué par l'asthme, par le diabète ou les maladies ischémiques cardiaques chroniques. Le coût social du psoriasis est ainsi considérable. Le vieillissement de la population s’accompagne d’une fréquence accrue des plaies chroniques d’origine vasculaire des membres inférieurs. Leur prise en charge est complexe et doit être multidisciplinaire, idéalement dans le cadre de réseaux de soins animés par des dermatologues spécialisés dans le domaine de la cicatrisation.